La pie bavarde
La Pie est, de loin, le plus anthropophile de nos Corvidés. Dans les villages, elle s'enhardit jusqu'à fréquenter les pas de porte à la recherche de quelques restes de cuisine, sans pour autant devenir familière (sa distance de fuite restant toujours de deux ou trois dizaines de mètres).
Observé de près, le plumage qui, à distance, paraît blanc et noir, révèle de superbes reflets verts et bleus sur les ailes et la queue.
C'est au sol que la Pie trouve l'essentiel de sa nourriture. Les gros coléoptères aux reflets métalliques attirent sa convoitise et, d'une façon générale, tous les arthropodes lui payent un lourd tribut, jusqu'aux larves et vers blancs qu'elle extrait du sol labouré de son bec robuste. Le reste de son régime est constitué de graines et de fruits. Elle ne dédaigne pas non plus les reliefs de nos repas et a parfois un comportement charognard.
Le nid de la Pie est aussi célèbre que son constructeur. Le fait que les premiers travaux débutent souvent dès fin février, avant la poussée des feuilles, et qu'il se situe presque toujours à l'extrême sommet d'un grand arbre, rend sa présence peu discrète. C'est une coupe solide et volumineuse, surmontée d'un dôme de brindilles épineuses lâches, qui abrite 6 à 8 oufs pondus en avril.
L'hiver, cet oiseau sédentaire forme des bandes, parfois importantes, pour la recherche de la nourriture ou la formation de dortoirs.
De tous temps, la Pie semble avoir été un oiseau commun en Hesbaye du moins en dehors de la campagne cultivée. Ces dernières années, la protection intégrale qui lui a été accordée a vu sa population s'accroître sensiblement. Elle se rend parfois impopulaire en massacrant, pour nourrir ses petits, des nichées de passereaux, surtout grives et merles. Ces derniers méfaits ne doivent pas être exagérés car ils s'exercent au détriment d'espèces prolifiques dont on se plaindrait probablement des dégâts dans les cultures fruitières s'ils n'étaient pas soumis à cette prédation.